Territorialement, cet endroit naturel paradisiaque relève de la commune d’Assi Youcef, à quelque sept kilomètres du chef-lieu de la daïra de Boghni et une quarantaine de km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Après avoir été, pendant plusieurs années, squatté par des extracteurs de pierres et autres «visiteurs» indélicats, ce beau et sublime site naturel a été «libéré» par l’Assemblée populaire communale d’Assi Youcef en collaboration avec les jeunes de la région, particulièrement ceux des villages situés au pied du massif, à savoir Ath L’hadj et Ait Hawari.
A présent, ces jeunes sont les maîtres des lieux. Ils sont là pour veiller sur le site et sensibiliser les visiteurs sur la nécessité de sa protection et le bien-être des familles qui viennent se détendre et découvrir les merveilles naturelles du Djurdjura. Aucun écart de conduite n’est toléré dans ce site touristique tant que ces jeunes veillent sur la quiétude des visiteurs et des randonneurs et scrutent discrètement l’étendue de ce massif rocheux. A l’entrée du site, un parking autosécurisé est sommairement aménagé par ces jeunes volontaires. Le payement des droits de stationnement est une contribution symbolique aux travaux d’entretien qu’exige la forte fréquentation des lieux tout au long de l’année. L’accueil rassurant et la vue panoramique qui s'offre d’emblée sont une invitation à une époustouflante ascension via les sentiers rocailleux et bordés de grands et beaux lauriers florissants au printemps. En continuant l’ascension, le visiteur ne peut être qu’émerveillé par cette extraordinaire et majestueuse fresque, œuvre d’une main magique, la nature. Tout est soigneusement façonné dans ce lieu où, à mesure qu’on progresse dans la marche à travers les sentiers, on découvre d’autres sensationnels panoramas comme ces plantes et fleurs spécifiques, de colossales roches, des grottes, des cèdres millénaires et des chênes verts accrochés aux ravins fortement escarpés… On y trouve, aussi, des familles qui pique-niquent à l’ombre d’un cèdre, d’une roche ou d’un laurier rose qui orne le nid le traversant, comme on y croise des randonneurs et amoureux de la nature marchant avec une cadence plus au moins accélérée vers le subliminal lac suspendu Tamda Uguelmim se trouvant à une dizaine de kilomètres de Tabourt El Ainser. L’ascension vers ce lac dure de 3 à 4 heures, nous dira un berger du village Ath L’Hadj, rencontré sur les lieux. «L’ascension vers le lac peut durer plus de 04 heures pour les randonneurs et amoureux de la nature étrangers à ce massif», a toutefois tenu à informer notre interlocuteur en avertissant que l’ascension peut s’avérer ennuyeuse voire même dangereuse sans la compagnie d’un guide ou d’un connaisseur des lieux . Comme son nom l’indique, le site est un véritable gisement d’eau alimentant plusieurs sources réparties à travers les villages de toute la région d’Assi Youcef. Une partie de cette eau est captée et drainée vers un château d’eau implanté juste à l’entrée de ce magnifique endroit où une fontaine est aménagée et mise à disposition des visiteurs, randonneurs et tous les citoyens de la région. Divisée en deux compartiments, l’un pour les hommes et l’autre pour les femmes, cette fontaine est un passage obligé pour toute personne se rendant à Tabourt El Ainser, tant l’eau qui jaillit des entrailles de ce massif rocheux et forestier est d’une qualité exceptionnelle. Douce, légère et fraîche, même durant les chaleurs caniculaires, l’eau de cette fontaine est tout simplement enivrante. Des citoyens viennent des quatre coins de la wilaya juste pour boire cette eau douce et fraîche et en prendre avec eux. Chaque jour, des dizaines de personnes s’y rendent pour remplir plusieurs jerricans de cette eau, témoigne un gardien des lieux, tout en assurant qu’il est strictement interdit de laver des véhicules ou tout autre objet. Toutes les dispositions sont prises pour protéger cette fontaine et rationaliser l’utilisation de son eau, a rappelé notre interlocuteur. Faisant partie du secteur de Tala Guilef du parc national Djurdjura (PND), la porte ou seuil de la source est un site touristique qu’il faut absolument vulgariser par des campagnes de promotion qui doivent être menées par les autorités locales en collaboration avec les différentes agences de voyages et offices du tourisme. Incontestablement, Tabourt El Ainser peut constituer une des destinations touristiques les plus prisées des amoureux du tourisme écologique aussi bien au niveau national qu’international pourvu que les pouvoirs publics fassent un effort pour la réalisation de légères structures d’hébergement, de restauration mais aussi un investissement pour promouvoir tous les sites naturels féeriques dont regorgent Tizi-Ouzou et tant d’autres régions du pays. En attendant cette prise de conscience des pouvoirs publics sur l’importance du développement du tourisme de montagne qui peut constituer une véritable alternative à la dépendance de notre pays aux exportations d’hydrocarbures, les potentiels sites touristiques dont dame Nature a gratifié la wilaya de Tizi-Ouzou continuent d’accueillir chaque jour et durant les quatre saisons des centaines de milliers de visiteurs mais sans que les communes d’implantation n’en tirent bénéfice.
B. A.