Fête du bijou des Ath Yenni
Le coup de starter de la 14e édition de la Fête du bijou a été donné, jeudi dernier, à Ath Yenni, à une trentaine de kilomètres au sud-est de la capitale du Djurdjura. Ce rendez-vous annuel s'inscrit dans un processus qui vise la réhabilitation et la valorisation de l'artisanat de la joaillerie, en général, et du bijou kabyle, en particulier. Ce dernier constitue d'ailleurs l'activité traditionnelle principale des villages des Ath Yenni.
Placée sous le thème "Le bijou d'Ath Yenni, patrimoine national d'une dimension mondiale", cette fête revêt un caractère économique certain pour les artisans de cette localité qui luttent depuis plusieurs années pour maintenir une activité en déclin en raison d'une concurrence déloyale, de l'absence de relève et de l'inexistence de soutien de l'Etat.
La cérémonie d'ouverture a été donnée vers 10h30 en présence des autorités locales et de nombreux invités. Outre le wali de Tizi Ouzou, Mohammed Bouderbali, le président de l'APW, Dr Msela Mohammed, la directrice de la culture, Mme Nabila Goumeziane, le directeur du tourisme et de l'artisanat, Rachid Gheddouchi, le président de la Chambre des métiers et de l'artisanat, Makhlouf Habbas, il a été enregistré, pour la première fois, la présence du secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad. Evoquant ce rendez-vous, le président de l'APC d'Ath Yenni, Smaïl Zeghoud, dira : "Nous avons reçu 75 artisans bijoutiers venus de plusieurs wilayas du pays, une vingtaine d'autres exposants de domaines variés et des partenaires associés à l'organisation de cette fête annuelle. Ce rendez-vous, dira le maire d'Ath Yenni, est l'occasion pour tous les artisans de débattre de leurs problèmes. On sait tous combien ils sont nombreux, notamment l'accès à la matière première comme l'argent, le corail ou l'émail. À cela se greffe la cherté du bijou, une autre contrainte qui met en difficulté les artisans à écouler leurs produits en raison du coût élevé proposé au client. C'est un vrai problème que l'Etat doit prendre en charge s'il ne veut pas précipiter la mort du bijou d'Ath Yenni." Le premier magistrat de la commune veut rassurer les bijoutiers : "Les travaux du projet du musée et de la maison de l'artisanat d'Ath Yenni seront bientôt lancés. L'argent a été débloqué, il ne reste plus que le lancement des consultations."
La Fête du bijou à Ath Yenni suscite beaucoup d'intérêt chez les amoureux de l'orfèvrerie, en ce qu'elle met en valeur l'artisanat, pour ne pas dire l'industrie bijoutière et le tourisme de la région. Le bijou d'Ath Yenni est un symbole de liberté qui participe aux échanges entre les populations de la localité, celles de toute l'Algérie et de toute la planète.
KAMEL NATH OUKACI